Dossier Psychologique.

Dossier Psychologique.

S.Moran, recommandé par l'Armée de Terre de la Couronne Britannique, doit assister à toutes les séances.

Compte rendu de première séance:

M.Moran est venu, à contre cœur.
Il a passé la séance à se taire.
Il a refusé de s'asseoir et à regardé par la fenêtre durant toute la durée de l'entretien. Bras croisés sur la poitrine, regard fuyant, ne veut pas créer le dialogue. Il ouvert la fenêtre, cela a semblé le soulager.
Un léger tic agite parfois ses paupières à intervalle régulier (A creuser, cela semble correspondre aux moment où il tente de se déboucher les oreilles).
Je lui ai proposé de tenir un blog, il a refusé en secouant la tête.
Il a attendu que la séance se termine pour demander s'il devait venir à toutes: déception.
Prochaine séance dans une semaine.

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Compte rendu de la seconde séance:

Il est revenu et à de nouveau passé la séance à se taire.
Il a refusé une fois plus de s'asseoir, il n'est pas en confiance. Le moindre mouvement l'agite de tic nerveux, il est sur la défensive.
Teint blafard et cerne bleutées, il dort peu: cauchemars post-traumatique.
Il a regardé une photo cette fois-ci durant l'entretien, longuement (photo de famille, souvenirs personnels accrochés). D'après le dossier, plus de parents, aucun frères et sœurs connus. Troubles affectifs, solitude ?
Il a demandé qui était les personnes sur la photographie, à presque faillit sourire avant d'ajouter "vous vous aimez sans doute beaucoup", réponse par l'affirmative. Il m'a salué avant de partir.

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Compte rendu de la troisième séance:

Il s'est assis après avoir minutieusement inspecté le divan. Anxieux et agité, il tort ses mains, il me fixe en train d'écrire.
Il regarde de nouveau la photographie avant de se mettre à parler, effort furtif rapporté ici:" J'étais fils unique. Mon père est mort il y a peu,il n'avait jamais été là de toute façon, il avait tué ma mère et m'en avait jugé l'entier responsable la dernière fois que je l'ai vu. J'avais 17 ans. Vous avez de la chance d'avoir une famille qui vous aime."
Il s'est levé et est parti.
Renvoie du dialogue sur son interlocuteur. Nonobstant, nette progression, la possibilité du trouble affectif et plus que probable. Pas de figure paternelle, peut-être motivation de rentrer à l'armée: strict, ordre, punition, projection du père.
Pas de parole sur sa captivité.
Ni sur l'armée.

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Compte rendu de la Quatrième séance:

Sebastian n'est pas venu. Appel de son référent pour agir en conséquence.

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Compte rendu de la Cinquième séance:

Il est revenu. Arcade suturée, bagarre dans un bar le soir de notre dernière entrevu. L'autre protagoniste est à l'hôpital avec un sévère traumatisme crânien.
Pour échapper à toute condamnation, participation obligatoire à un groupe de parole d'ancien combattant et assiduité absolue aux séances.
Il ne s'est pas assis et à tourné comme un lion en cage. Est parti en claquant la porte.
Retour au point de départ.

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Compte rendu de la Sixième séance:

Il a assisté comme convenu à la Réunion. Molly Stonefield, l'organisatrice a laissé pensé qu'il s'était comporté convenablement mais que des progrès restait à faire. Elle a souligné un début de conversation avec un autre patient.Le thème est abordé avec Sebastian qui, bien que bref, donnait l'impression d'avoir apprécié de rencontrer une ancienne connaissance. Il ne s'est pas étendu plus.
Les séances de groupe de parole restent encore obligatoires.

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Compte rendu de la Septième séance:

Sebastian est à l'heure, comme toujours. Il conserve cette rigueur martiale à chaque rendez-vous mais il semble plus nerveux aujourd'hui. L'heure de notre séance à été retardée et cela semble le mettre mal à l'aise.
Il commençait à prendre ses marques et le changement l'inquiète, les séances reprendront à l'heure correcte. La question lui est posé à savoir pourquoi il tient temps à ce que tout soit chronométré. Il se tait, le regard noir.
Nous parlons ensuite de la Nationale Gallery, à cause du tableau au dessus de mon bureau. Il fait la conversation même si ses mâchoires sont serrées, je le libère. Soulagement pour lui, comme d'habitude.

NB: Certaines formes de torture se font sur le long terme à des horaires précis et même après sa libération, la victime étant formatée, elle souffre, comme si elle possédait des douleurs fantômes à ces mêmes horaires. Cela ne me paraîtrait pas impossible, les cernes tendent à prouver cette théorie. La question sera posée à la séance suivante.

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Compte rendu de la Huitième séance:

Sebastian est de nouveau présent, il semble encore plus agité que la dernière fois même s'il se contient, ses mains se serrent à intervalles réguliers.
Je lui pose la question de la torture. Il blanchit.

Les deux séances qui suivent sont reportées à plus tard.

Citation :: Des post-it chiffonnés, glissés dans une des poches du dossier à la va vite.

Ce discours est rapporté post-séance et n'est consigné que sur un assemblage de post-it qui n'apparaissent pas dans le dossier final :

Sebastian s'est dangereusement approché avant de me saisir au col. Il m'a menacé "Un unique mot sur ce que votre curiosité malsaine veut savoir et je vous égorge."
Il s'est reculé avant d'ôter son haut pour ne laisser apparaître que sa chair. Elle est ourlée de cicatrices difformes et blanchâtres. Il continue "Chaque nuit, à la même heure elles me brûlent. C'est fou ce que la cautérisation au tisonnier blanchit par la chaleur est efficace." Il se rhabille avant de continuer à m'invectiver en me reprenant par le col "Vous ne savez rien, vous n'êtes qu'une fouille merde. Vous vous rassurez en vous disant que vous avez une vie formidable en écoutant vos patients. Vous êtes minable. Ne parlez plus jamais de choses dont vous ignorez tout. Plus une seule question sur ce qui s'est passé là-bas."

C'est la première fois qu'il parlait autant. La séance des deux semaines qui suivent sont annulées. Je le garde comme patient néanmoins.

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